Docteur Jacques Parier - Médecin du sport à Paris

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Synthèse sur les prothèses

Si les problèmes de hanche sont de plus en plus fréquents chez les joueurs du circuit (voir T.M. n°400), les plus anciens doivent souvent avoir recours à une prothèse de cette articulation en cas d’arthrose (usure du cartilage). Cette opération est devenue assez courante (100 000 prothèses sont posées tous les ans en France) et Jacques Parier, notre spécialiste des questions médicales, s’intéresse ce mois-ci à cette technique et ce qu’elle implique pour ceux qui souhaitent continuer à jouer au tennis,en collaboration avec le docteur Ludovic Richard, chirurgien orthopédiste.

SYNTHÈSE SUR LES PROTHÈSES

Quand se faire opérer ?

La pose d’une prothèse de hanche s’impose quand les douleurs liées à l’arthrose sont trop importantes et empêchent la marche prolongée ou la pratique du tennis. Elle intervient quand on a épuisé les thérapeutiques médicales (rééducation, anti-inflammatoires, antalgiques, injection de corticoïdes ou d’acide hyaluronique…) et si possible après 65 ans.

Quel type de prothèse choisir pour reprendre au mieux le tennis ?

Il est bien difficile de répondre de manière formelle. Les techniques ont évolué avec la préservation maximale des muscles entourant l’articulation, l’utilisation de la voie antérieure ou postérieure, l’assistance par ordinateur et parfois du sur mesure. Le principe des prothèses peut également varier : prothèses cimentées ou non, partielles ou totales. Les matériaux évoluent aussi, on utilise désormais le polyéthylène ou la céramique. Le chirurgien choisit dans ce panel en fonction du patient, de sa propre expérience et de ses habitudes.

L’intervention est-elle anodine ?

Une intervention chirurgicale comporte toujours un risquemais il reste modeste car cette opération ne se réalise pas dans l’urgence et elle est bien codifiée. Pour un sportif même âgé, l’hospitalisation dure de 5 à 8 jours. La marche est reprise d’emblée avec ou sans béquilles selon les cas.

Peut-on améliorer ses chances de réussite et favoriser la reprise du sport ?

Oui sans aucun doute, une prothèse se prépare ! Une préparation sanguine permet si nécessaire une autotransfusion. Le traitement anticoagulant et les bas à varices limitent les risques de phlébite. Le tabac est aussi nocif pour la chirurgie orthopédique. Tous les foyers infectieux doivent être « traqués » (urinaires, dentaires, ORL) pour éviter une infection nosocomiale (0,5 à 1% des cas).Le poids est un ennemi naturel de la hanche. Une bonne qualité musculaire développée par le vélo, la natation, une gymnastique adaptée… améliore les temps de récupération.

Combien de temps après la chirurgie peut-on reprendre et comment ?

En moyenne il faut six mois pour reprendre le tennis en double… même si un ami m’a défié (et battu !) trois mois après sa pose de prothèse ! Selon les chirurgiens, la reprise du tennis en simple peut être contre-indiquée. La prothèse de hanche n’est pas toujours un obstacle pour être champion de France, comme l’a prouvé Henri Crutchet.

Quels sports sont conseillés après la pose d’une prothèse ?

Certains sports sont sans aucun doute dangereux pour la prothèse. Il faut citer les sports collectifs tels que le football, le rugby, mais aussi la course à pied et en règle générale les sauts et les impulsions. A l’inverse, la marche, la natation et le vélo sont conseillés.

Quels contrôles sont nécessaires ?

Une surveillance clinique et radiologique au bout d’un an puis tous les cinq ans est indispensable pour dépister les complications potentielles.

Quand et comment s’use une prothèse ?

Le polyéthylène des prothèses s’use davantage chez les patients actifs que ceux qui sont sédentaires. Au delà de 10 ans, les risques de devoir réopérer semblent cependant plus souvent liés à des phénomènes d’inflammation du tissu autour de la prothèse (granulome) qu’à son usure.