Docteur Jacques Parier - Médecin du sport à Paris

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A boire !

A l’approche de l’été et de (probables) journées de grande chaleur, le docteur Jacques Parier, notre spécialiste des questions médicales, a choisi de s’intéresser ce mois-ci au problème de l’hydratation des joueurs de tennis. L’occasion de rappeler quelques données physiologiques de base et de vous donner des conseils pratiques pour éviter tout désagrément au beau milieu d’un match ardemment disputé.

A BOIRE !

Que représente l’eau dans notre organisme ?

Notre corps est composé à 60 % d’eau. Ce pourcentage est un peu plus faible chez les femmes ou les sujets en excès de poids. En revanche, il est un peu plus élevé chez les enfants.

Où se situe l’eau dans notre corps ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, deux tiers de l’eau se trouve dans nos cellules et seulement un tiers hors de celles-ci et particulièrement dans les vaisseaux sanguins. Pour le bon équilibre de l’organisme, il est souhaitable que l’eau et les électrolytes (sodium, potassium…) restent stables à l’intérieur et à l’extérieur des cellules.

Pourquoi perd-on de l’eau ?

Au cours de l’effort, la température du corps augmente du fait de l’accélération de la production d’énergie à partir des stocks de sucres et de graisses. Des mécanismes complexes se mettent en place pour diminuer cette hyperthermie qui peut être fatale au-delà de 42°. Le fait de transpirer est le mécanisme le plus performant pour faire diminuer la température du corps. Il faut savoir que lors d’un match en condition extrême on peut perdre jusqu’à 2,5 litres d’eau par heure.

Pourquoi se réhydrater ?

Au-dessus de 2% de perte de poids, la qualité de la performance physique diminue et les risques d’accidents musculaires, tendineux ou articulaires sont en augmentation. Et au-dessus de 4% de perte de poids, on peut constater des accidents de type « coup de chaleur » avec une possibilité de perte de conscience.

Comment utiliser l’entraînement dans la gestion de la déshydratation ?

Le débit de sueur varie selon les individus et c’est pourquoi il est bon d’apprendre à se connaître pour adapter sa boisson au cours des entraînements en se pesant avant et après un effort.

Quand faut-il boire ?

L’hydratation doit précéder l’effort et se poursuivre pendant et après. Elle doit être fractionnée pour ne pas gêner la vidange de l’estomac. Selon la température extérieure et l’intensité de l’effort, de 50 à 150 ml peuvent être absorbés à chaque changement de coté. Une demi-heure avant le match, 400 à 500 ml sont nécessaires. Il faut boire sans soif car la sensation de soif apparaît après une perte d’eau d’un demi-litre. Après le match il faut continuer la réhydratation.

Que penser des perfusions administrées aux joueurs après un coup de chaleur ?

Voici la réponse 2009 de l’agence mondiale antidopage : « les perfusions intraveineuses sont interdites sauf dans le contexte d’interventions chirurgicales, en situation d’urgence médicale ou lors d’examen clinique ».

Que boire ?

En règle générale de l’eau. Celle-ci doit être à une température idéalement comprise entre 6 et 15° car son évacuation est plus rapide que les liquides chauds. Trop fraîche elle peut occasionner des douleurs gastriques. L’eau ne doit pas être trop fortement minéralisée en particulier en magnésium qui provoque également des troubles digestifs. On déconseille les boissons gazeuses pendant l’effort. Elles sont plus volontiers utilisées après l’effort.

Un apport de glucides est utile pour les matches prolongés au-delà de 60 minutes, en moyenne 30 à 40 grammes par litre. L’apport de sel est habituellement recommandé au cours des matches longs ou en atmosphère très chaude car l’alimentation apporte naturellement huit grammes de sel par jour et les besoins peuvent atteindre 15 grammes. Les besoins en magnésium et potassium sont couverts par l’alimentation.

Que penser des boissons énergétiques ?

Elles peuvent être utiles. Attention cependant à certaines boissons « énergétiques » dont la composition n’est pas certaine et qui peuvent contenir des substances dopantes, excitantes ou être trop riches en sucre. De préférence, il faut choisir une boisson hypotonique contenant des hydrates de carbone en proportion de 2 à 8 % qui permet une absorption rapide.