
Comme une image…
L’imagerie médicale est devenue indissociable de la médecine sportive. Il est très fréquent que les champions subissent une IRM ou une échographie à l’image de Jo-Wilfried Tsonga, victime d’une déchirure musculaire à la cuisse droite lors du dernier Roland Garros. Notre spécialiste des questions médicales, le docteur Jacques Parier, fait le point sur ces techniques qui peuvent naturellement tout à fait concerner les joueurs de club.
COMME UNE IMAGE…
Doit-on encore faire des radios ?
Oui, la radiographie (avec des rayons X) permet de visualiser les atteintes osseuses. Elle est inutile pour les muscles et les tendons, mais elle visualise très bien l’os et donc les fractures, les calcifications ou l’arthrose. Un nouveau procédé permet de diviser par 10 le rayonnement subi par le patient, tout en conservant une même qualité d’image. C’est sans doute l’avenir pour certains examens pré chirurgicaux ou pour les surveillances de la colonne chez l’enfant.
Que dire de l’échographie ?
Elle a pris un formidable essor du fait de l’amélioration spectaculaire du matériel, de l’absence d’effet négatif, de son coût réduit et de la formation des médecins. A Roland Garros, elle est utilisée prioritairement. Chaque année, au cours du tournoi, près de 150 examens sont effectués. Claquage, entorse, souffrance tendineuse sont ainsi analysés. C’est un examen irremplaçable car il peut analyser en dynamique les différentes structures. Un certain nombre de ponctions ou d’injections peuvent être « écho guidées ».
Le scanner, à quoi ça sert ?
Ce procédé d’imagerie permet de « couper en tranches fines » le corps. C’est une technique qui est particulièrement utilisée pour les structures osseuses ou cartilagineuses. L’arthroscanner est l’association du scanner avec un produit radioopaque qui est injecté dans l’articulation pour ne pas laisser passer les rayons-X. L’état du cartilage est ainsi parfaitement observé.
La résonance magnétique (IRM) est-elle la panacée ?
C’est incontestablement un outil devenu incontournable. Elle utilise un procédé électromagnétique, donc non irradiant. Cet examen peut donc être reproduit théoriquement à volonté. Il est cependant encèore coûteux et parfois long à obtenir L’IRM (Imagerie par résonance magnétique) permet de voir parfaitement les muscles, les tendons, le ménisque, les liquides, un os ou un kyste. Ce merveilleux procédé progresse de manière spectaculaire. Pour peu que l’on dispose d’une machine de dernière génération, on voit de manière nette des formations ligamentaires autrefois uniquement retrouvées lors de… dissections. Des machines plus petites seront sans doute utilisables dans un proche avenir pour certaines zones bien spécifiques comme le genou, le poignet ou le pied.
Aujourd’hui la question se pose de savoir s’il n’est pas légitime de demander une IRM en première intention pour certaines pathologies micro traumatiques. Dans les faits, c’est loin d’être aussi simple pour des raisons de coût. Pour le haut niveau, on utilise l’IRM en priorité.
Quelle démarche d’imagerie suivre pour un joueur de club qui semble présenter un claquage du mollet ?
Tout débute par l’examen clinique du praticien. Sans ce premier temps, rien ne peut être conduit de manière adaptée. S’il s’agit d’un claquage, l’échographie est le bon examen. Réalisée quelques jours après l’accident, elle définit son importance et guide si nécessaire la ponction de la poche de sang qui s’est formée.
Que faire en cas d’entorse de la cheville ?
La radiographie est sans doute le premier examen à effectuer d’autant que la douleur correspond à une zone osseuse. Un scanner peut préciser les lésions.
Et si une douleur au genou ne donne
Rien à la radiographie ?
L’IRM est l’examen logique qui permet d’explorer le ménisque, les ligaments ou l’os sous le cartilage.
En résumé, il n’y a pas un seul examen d’imagerie mais un choix parfois difficile à effectuer et toujours guidé par un examen clinique précis.