Docteur Jacques Parier - Médecin du sport à Paris

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Être au courant des ampoules

 

Qu’est-ce qu’une ampoule ?

Une ampoule dont le nom scientifique est phlyctène, est un décollement qui se produit entre deux couches de la peau. La bulle cutanée, plus ou moins volumineuse, se remplit d’un liquide clair. Les ampoules les plus fréquentes sont superficielles, les ampoules profondes se produisent sous  une peau épaissie, sous la couche cornée.

Ou se situent les ampoules ?

Elles surviennent au niveau des zones de frottements répétés. Chez les joueurs de tennis  au niveau des mains, en particulier du coté dominant du fait du frottement du manche de la raquette, doigts, talon de la main. Au  niveau des pieds, le gros orteil, l’avant pied,  le talon sont « privilégiés ».

Comment les éviter ?

L’humidité et la macération sont extrêmement néfastes pour une peau soumise à des frottements. Il faut savoir, au niveau des pieds,  changer très régulièrement de chaussettes surtout si l’on transpire beaucoup. Pour certains le coton est incontournable, pour d’autres le choix se porte sur  le sous-bas en polypropylène associé à une  chaussette coussinée en synthétique. Certains sportifs portent des chaussettes à « doigts séparés », d’autres des doubles chaussettes ou deux paires de chaussettes. Quand cela est possible par temps chaud, laissez le pied à l’air.

Evitez l’humidité des chaussures  en les aérant  voire en les séchant. Si vous portez des semelles orthopédiques, sortez les des chaussures pour bien les faire sécher. En prime elles vieilliront  mieux.

Au niveau des mains une serviette bien absorbante, régulièrement utilisée, limitera l’effet néfaste de la transpiration.

Si certaines zones de peau sont trop épaisses  il faut amincir ces callosités de façon progressive par exemple avec une pierre ponce au sortir d’un bain, mais poncer un peu, pas trop fort, régulièrement.

 

Veiller au matériel est une nécessité absolue. Les chaussures doivent être adaptées. Il vaut mieux acheter ses chaussures en fin de journée car les pieds  ont tendance à gonfler après une journée. Parfois choisir des chaussures un peu plus grandes. Il ne faut pas utiliser des chaussures neuves pour un tournoi plutôt les « faire «  lors des entrainements et ainsi s’y accoutumer. Veillez à éviter la présence de coutures mal placée dans la chaussure. Les semelles orthopédiques sont parfois nécessaires, fabriquées sur mesure, elles peuvent favoriser les ampoules durant la période d’adaptation, donc prudence.

Le grip de la raquette doit être changé régulièrement car il devient vite glissant.

 

Pour les peaux très fragiles, que faire ?

Si un joueur présente de façon régulière une ampoule située toujours au même endroit, il est logique de protéger systématiquement la zone par un pansement. Les mains de Nadal en sont un bon exemple.

Le tannage consiste à épaissir la peau pour la rendre moins fragile. Certaines pommades appliquées régulièrement minimum 2 à 3 semaines avant le début de la saison permettent d’obtenir un renforcement de la peau.

Diminuer les frictions est possible avec l’application de crèmes « anti frottement »

Quel traitement ?

Dès l’apparition d’une rougeur, il faut appliquer un pansement  hydro colloïde,  « deuxième peau », pendant quelques jours. Au niveau du pied cela n’est pas toujours évident à fixer pour le jeu au niveau de la paume de la main cela devient carrément acrobatique !!

Lorsque l’ampoule est constituée il ne faut pas découper la peau superficielle  qui agit comme une protection. Par contre il faut désinfecter avec une solution antiseptique et percer l’ampoule à 2 endroits avec une aiguille stérile pour évacuer le sérum. Secondairement on applique un pansement hydro colloïde.

Et si rien ne marche ?

Il faut savoir que certains médicaments pour l’acné (Isotrétinoine) ou le psoriasis (Acitretine) fragilisent la peau et donc les ampoules. Certaines maladies génétiques rares telle la maladie de Cockayne vont dans le même sens

Le tennis à dessein

 

Martina Navratilova a annoncé mercredi sur la télé américaine ABC souffrir d’un cancer du sein.«J’ai été dévastée», a expliqué Martina Navratilova, dans l’émission Good Morning America sur ABC. La championne américaine d’origine tchèque s’est fait diagnostiquer un cancer du sein en février dernier. «Cela ne touche qu’un sein. Je suis OK, je vais m’en remettre», a confié la légende de 53 ans, qui va démarrer une chimiothérapie de six semaines à partir du mois de mai. Nous avons interrogé, notre expert,   le Dr Caroline Cuvier praticien hospitalier au centre des maladies du sein de l’hopital St louis pour faire le point. Elle nous présente le rôle du tennis dans le cancer du sein.

Que représente le cancer du sein ?

Il s’agit du premier cancer de la femme avec près de 52 000 cas par an  sur les 355000 cancers recensés chaque année.

Le tennis est-il dangereux pour le sein ?

Surement pas au contraire. On estime que la pratique sportive régulière diminue de 15 à 20% le risque de cancer du sein Dans le cas de  Martina Navratilova, titulaire de 59 titres du grand Chelem, qui participe avec bonheur au tournoi des légendes ou au championnat de France on peut penser qu’elle a sans doute bénéficié a plein d’un effet préventif qui s’est malheureusement révélé insuffisant. On sait aujourd’hui que les facteurs de risque du cancer du sein sont multiples comme la prédisposition génétique qui peut être déterminante.

Une fois le cancer détecté quel rôle peut bien avoir le tennis ?

De 60 à 100% des patients  cancéreux rapportent une importante fatigue à un moment de leur prise en charge,  notamment pendant les traitements (chimiothérapie, radiothérapie)mais aussi au décours et parfois de façon prolongée ; le déconditionnement physique est un phénomène prépondérant de cette fatigue.   Alors qu’aucun traitement médicamenteux  n’a fait la preuve de son efficacité, la pratique d’une activité physique et bien sûr du tennis permet de diminuer de 20% le niveau de fatigue pendant le traitement  et 40% après le traitement ! Par ailleurs  le diagnostic du cancer du sein et  ses traitements  génèrent  une détérioration de l’état psychologique  et émotionnel. Le sport en général et le tennis en particulier diminuent l’anxiété, la dépression,, améliorent le sommeil et l’image de soi. Secondairement les traitements d’hormonothérapie prescrits  peuvent entrainer des douleurs invalidantes pour lesquelles un effet bénéfique de l’activité physique est démontré.  L’une des complications classiques du curage ganglionnaire, le gros bras (lymphœdème) ne semble pas être une contre-indication à la pratique  du tennis.

En pratique comment faire ?

L’hôpital saint Louis présente la particularité de posséder un court de tennis en dur. Cela a permis de bâtir un programme «  d’activité tennis » encadré par un enseignant du club Tc 12. Celui-ci formé à cet encadrement est amené, une heure par semaine,  à diriger un cours de tennis adapté aux joueuses dont les niveaux sont très variés. 4 à  8 joueuses se retrouvent chaque semaine pour ce tennis partagé.  Perruques et prothèses mammaires provisoires sont souvent de mise pour restaurer une féminité entamée. On est frappé d’emblée par la bonne humeur, la gaité, du groupe. On se charrie on s’amuse, on s’encourage, on noue des amitiés, on joue. Certaines jouent en dehors des cours et deviendront des accros.

Tennis et récidive du cancer

Apres le diagnostic de cancer du sein, une activité physique de 8 à 9 METS/heure ( Met/ heure : permet d’évaluer une dépense énergétique par  rapport au Métabolisme dont le corps a besoin au minimum pour fonctionner pendant une   heure) par semaine réduit le nombre de décès par cancer du sein de 34% et de les décès de toutes causes de 41%  par rapport a une activité de 3 MET/H par semaine. On estime que le tennis représente 7,5 Met par heure  en simple et 6 en double pour des joueurs confirmés.

 

Le tennis est donc un formidable outil de prévention primitive et secondaire (moins de récidive et de décès) mais aussi d’accompagnement pendant le traitement des cancers du sein.

Synthèse sur les prothèses

Si les problèmes de hanche sont de plus en plus fréquents chez les joueurs du circuit (voir T.M. n°400), les plus anciens doivent souvent avoir recours à une prothèse de cette articulation en cas d’arthrose (usure du cartilage). Cette opération est devenue assez courante (100 000 prothèses sont posées tous les ans en France) et Jacques Parier, notre spécialiste des questions médicales, s’intéresse ce mois-ci à cette technique et ce qu’elle implique pour ceux qui souhaitent continuer à jouer au tennis,en collaboration avec le docteur Ludovic Richard, chirurgien orthopédiste.

SYNTHÈSE SUR LES PROTHÈSES

Quand se faire opérer ?

La pose d’une prothèse de hanche s’impose quand les douleurs liées à l’arthrose sont trop importantes et empêchent la marche prolongée ou la pratique du tennis. Elle intervient quand on a épuisé les thérapeutiques médicales (rééducation, anti-inflammatoires, antalgiques, injection de corticoïdes ou d’acide hyaluronique…) et si possible après 65 ans.

Quel type de prothèse choisir pour reprendre au mieux le tennis ?

Il est bien difficile de répondre de manière formelle. Les techniques ont évolué avec la préservation maximale des muscles entourant l’articulation, l’utilisation de la voie antérieure ou postérieure, l’assistance par ordinateur et parfois du sur mesure. Le principe des prothèses peut également varier : prothèses cimentées ou non, partielles ou totales. Les matériaux évoluent aussi, on utilise désormais le polyéthylène ou la céramique. Le chirurgien choisit dans ce panel en fonction du patient, de sa propre expérience et de ses habitudes.

L’intervention est-elle anodine ?

Une intervention chirurgicale comporte toujours un risquemais il reste modeste car cette opération ne se réalise pas dans l’urgence et elle est bien codifiée. Pour un sportif même âgé, l’hospitalisation dure de 5 à 8 jours. La marche est reprise d’emblée avec ou sans béquilles selon les cas.

Peut-on améliorer ses chances de réussite et favoriser la reprise du sport ?

Oui sans aucun doute, une prothèse se prépare ! Une préparation sanguine permet si nécessaire une autotransfusion. Le traitement anticoagulant et les bas à varices limitent les risques de phlébite. Le tabac est aussi nocif pour la chirurgie orthopédique. Tous les foyers infectieux doivent être « traqués » (urinaires, dentaires, ORL) pour éviter une infection nosocomiale (0,5 à 1% des cas).Le poids est un ennemi naturel de la hanche. Une bonne qualité musculaire développée par le vélo, la natation, une gymnastique adaptée… améliore les temps de récupération.

Combien de temps après la chirurgie peut-on reprendre et comment ?

En moyenne il faut six mois pour reprendre le tennis en double… même si un ami m’a défié (et battu !) trois mois après sa pose de prothèse ! Selon les chirurgiens, la reprise du tennis en simple peut être contre-indiquée. La prothèse de hanche n’est pas toujours un obstacle pour être champion de France, comme l’a prouvé Henri Crutchet.

Quels sports sont conseillés après la pose d’une prothèse ?

Certains sports sont sans aucun doute dangereux pour la prothèse. Il faut citer les sports collectifs tels que le football, le rugby, mais aussi la course à pied et en règle générale les sauts et les impulsions. A l’inverse, la marche, la natation et le vélo sont conseillés.

Quels contrôles sont nécessaires ?

Une surveillance clinique et radiologique au bout d’un an puis tous les cinq ans est indispensable pour dépister les complications potentielles.

Quand et comment s’use une prothèse ?

Le polyéthylène des prothèses s’use davantage chez les patients actifs que ceux qui sont sédentaires. Au delà de 10 ans, les risques de devoir réopérer semblent cependant plus souvent liés à des phénomènes d’inflammation du tissu autour de la prothèse (granulome) qu’à son usure.