Docteur Jacques Parier - Médecin du sport à Paris

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Le point sur la hanche

Les blessures à la hanche sont devenues de plus en plus fréquentes ces dernières années. On se souvient par exemple que Gustavo Kuerten a été contraint de mettre un terme à sa carrière l’année dernière après avoir subi deux opérations à la hanche droite. D’autres joueurs ont également souffert de cette pathologie comme Lleyton Hewitt, Magnus Norman, Sargis Sargsian, le Français Julien Varlet ou plus récemment David Nalbandian qui a dû être opéré à la mi-mai à Barcelone. Comment expliquer que la hanche soit devenue un des maillons faibles des joueurs « modernes » ? Comment guérir et comment prévenir ce type de douleurs ? Autant de questions auxquelles le docteur Jacques Parier s’efforce de répondre ce mois-ci…

LE POINT SUR LA HANCHE

Pourquoi les douleurs à la hanche sont-elles aussi fréquentes ?

Le suivi des joueurs de tennis de haut niveau, qu’il s’agisse des juniors ou des joueurs plus âgés, montre l’apparition de pathologies de hanche qui n’existaient quasiment pas il y a quinze ans. Plusieurs éléments peuvent expliquer cette évolution. D’abord, la dose d’entraînement s’est considérablement renforcée, particulièrement chez les jeunes. La technique a également beaucoup évolué. Les appuis sont beaucoup plus ouverts et ils sollicitent la hanche dans des amplitudes extrêmes. La pression subie par cette articulation a aussi augmenté du fait de l’intensité des freinages, impulsions et réceptions. D’autre part, l’enchaînement des tournois ne permet pas au cartilage de se reconstituer de manière physiologique.

Comment identifier les problèmes de hanche ?

Quand la hanche est abîmée, les douleurs apparaissent dans l’aine et non sur le côté du bassin. Parfois la douleur se situe même dans la cuisse, voire dans le genou. Les amplitudes de l’articulation sont alors limitées en position de tailleur ou de chasse-neige.

Quel traitement ?

Le repos est indispensable dans un premier temps. Sa durée varie en fonction de l’examen clinique et de l’imagerie, de trois à six mois. Les anti-inflammatoires, les techniques kinésithérapiques voire les injections d’acide hyaluronique peuvent aussi être utiles. En cas d’échec, le recours à la chirurgie s’impose. L’arthroscopie, réalisée sous anesthésie générale avec de petites incisions, visualise l’intérieur de l’articulation et permet de traiter en particulier le cartilage et le bourrelet cotyloïdien qui est une structure de maintien de la tête du fémur. Les délais de reprise sont longs et il n’est pas certain que l’on puisse renouer avec la compétition dans des conditions satisfaisantes.

Quelle prévention ?

Tout joueur de tennis qui s’entraîne de manière intense doit se soumettre dès le plus jeune âge à un examen clinique minutieux de sa hanche. On recherche une raideur, un défaut d’amplitude. Une radio du bassin est indispensable au moindre doute. La préparation physique doit intégrer un renforcement et un assouplissement des muscles de la hanche. Une technique exemplaire évite un surmenage nocif. Il est aussi important d’être bien chaussé avec éventuellement des semelles orthopédiques qui tiennent compte d’une anomalie plantaire ou d’une inégalité de longueur des jambes.

Le tennis favorise-t-il l’usure de la hanche ?

Pour le joueur amateur, on peut répondre non, sauf s’il existe une malformation de la hanche qui prédispose à la coxarthrose. Le fait de jouer au tennis va alors sans doute contribuer à accélérer le processus de vieillissement. De manière certaine, la pratique sur des sols assez souples permettant de glisser comme la terre battue va limiter les risques et repousse le moment où il faudra ranger sa raquette. Chez les professionnels, le problème est différent car les sollicitations sont beaucoup plus intenses, prolongées et répétées.

Peut-on jouer avec une prothèse de hanche ?

Oui, comme le prouvent certains champions de France seniors couronnés ces dernières années, mais pas n’importe comment. Il faut d’abord accepter de limiter les risques en contrôlant son poids et en s’astreignant à une gymnastique régulière à base d’assouplissements. Il faut privilégier le jeu sur terre battue. Ensuite, il faut choisir entre simple et double, loisir ou compétition, et surtout il faut demander leur avis aux médecins et aux chirurgiens.