Docteur Jacques Parier - Médecin du sport à Paris

Adresse:

23 Avenue Niel 75017 Paris | Plan d'accès

Golf Elbow et Tennis

Même s’il existe parfois une certaine rivalité entre les joueurs de tennis et de golf, il arrive qu’ils soient atteints d’un même mal : l’épitrochléite, que l’on appelle communément le golfelbow. Cette affection du coude peut toucher aussi bien les professionnels que les joueurs de club et notre spécialiste des questions médicales, le docteur Jacques Parier nous aide à faire le point sur la question.

GOLF ELBOW ET TENNIS

Comment reconnaître le golf elbow ?

Il s’agit d’une douleur du compartiment interne du coude (appelé aussi épitrochlée), qui semble se situer exactement sur l’os (du côté du petit doigt) qui se réveille lorsque l’on appuie sur cette zone.

Quel est le geste le plus pénible lors de la pratique du tennis ?

Si pour le tennis elbow, c’est principalement le revers qui est douloureux, pour le golf elbow, c’est plutôt le coup droit qui est concerné. En revanche, le service reste difficile quand on souffre de ces deux pathologies.

Existe-t-il un test simple pour repérer le golf elbow ?

Un mouvement régulièrement douloureux peut tout à fait être considéré comme un facteur de diagnostic fiable. Il suffit pour cela de se brosser les dents ou d’appuyer avec les doigts tendus sur la joue. D’autres gestes sont pénibles comme utiliser un tournevis. Il existe des mouvements qui sont aussi bien douloureux pour le golf elbow que pour le tennis elbow comme serrer une main ou tordre une serviette.

Quels sont les muscles impliqués ?

Dans le compartiment interne du coude, plusieurs muscles sont concernés mais il y en a deux qui sont principalement touchés : ceux qui permettent la pronation (rotation du poignet vers l’intérieur) et ceux qui permettent de serrer les doigts.

Pour les férus d’anatomie, sachez qu’ils s’appellent le rond pronateur et le fléchisseur des doigts.

Existe-t-il des pièges ?

C’est une des caractéristiques de cette affection. Elle est difficile à diagnostiquer avec certitude. Il existe en effet plusieurs formations du côté intérieur du coude qui peuvent souffrir et donc plusieurs diagnostics différents. A ce niveau, on trouve en effet un ligament (le ligament collatéral médial) qui peut parfois se distendre, voire s’arracher de manière progressive. On peut le comparer à celui qui se trouve au niveau du genou et qui est souvent étiré lors des mouvements d’entorse. Le coup droit et le service, lorsqu’ils sont violents, tendent à créer un écart entre le bras et l’avant-bras lors de son allongement complet. En effet lors de l’extension complète, l’avant-bras n’est pas dans l’axe du bras, il se déporte naturellement en dehors, ce qui contribue à rendre ce ligament douloureux. La résonance magnétique (IRM) et l’examen clinique vont permettre d’établir le diagnostic.

On note également dans cette région, la présence très superficielle du nerf cubital qui est fragile. Situé juste sous la peau, on sait la décharge électrique ressentie lorsqu’on se cogne à ce niveau-là. Parfois, ce nerf, peut être étiré, instable et créer des douleurs du fait de tractions et de mouvements répétés. Cela entraîne des projections douloureuses au niveau de l’avant-bras et parfois des fourmillements dans les 4e et 5e doigts.

Enfin, l’articulation elle-même peut être endommagée. C’est souvent le cas de ceux qui ont beaucoup joué. Lors de l’examen, on constate souvent une limitation douloureuse de l’amplitude articulaire. Suivant les cas, le joueur peut ressentir une douleur externe ou interne. La radiographie est alors nécessaire.

Quelle est la différence entre :

le golf elbow et le tennis elbow ?

Le tennis elbow, que l’on avait déjà évoqué dans cette rubrique (voir TM n°393), touche le côté extérieur du coude au niveau de l’épicondyle, la zone osseuse où s’attachent principalement les tendons des muscles releveurs du poignet et extenseurs des doigts. Il concerne une zone à l’opposé de l’épitrochlée. A noter que le tennis elbow est neuf fois plus fréquent que le golf elbow.

Quels sont les traitements ?

S’il s’agit de l’atteinte des tendons, le traitement reste classique. On utilise selon l’état : repos, kinésithérapie, ondes de choc, mésothérapie ou infiltrations… Malheureusement, la récidive est fréquente et l’évolution assez longue. Une certaine adaptation de la technique et un contrôle du matériel sont incontournables en vue de la reprise du tennis. La chirurgie est réservée aux cas rebelles. Le traitement des autres douleurs s’étudie au cas par cas.

Arnaud Clément fait partie des joueurs ayant souffert d’un golf elbow.