Docteur Jacques Parier - Médecin du sport à Paris

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Un nouveau traitement ?

 

 

Quel est le fait marquant depuis 10 ans dans le domaine de la médecine du sport ?

Ces dernières années ont été riches et de nombreuses avancées ont été réalisées dans le domaine du diagnostic clinique, de l’imagerie, de la thérapeutique et le choix n’est donc pas facile pour désigner un gagnant.

 

Le sport a aujourd’hui une place entière dans la société. Tantôt c’est le sport spectacle tels les jeux olympiques avec de merveilleux moments d’émotion. Les athlètes nous font partager le temps d’une épreuve leur passion nourrie par un entraînement intense. Les enjeux notamment financiers poussent certains à devenir des tricheurs par le biais du dopage.

Le sport au quotidien, ce sont tous ces pratiquants, licenciés ou non, qui s’adonnent à leur sport favori. La compétition ou le loisir, la médaille ou le verre de l’amitié, il y en a pour tous les goûts.

Grand frère ou petit frère du sport suivant les avis, l’exercice physique semble prendre aujourd’hui une place toujours plus grande. L’énoncé de ses bienfaits est tout simplement étonnant.

Une étude récente réalisée sur 21 000 personnes au cours de l’année 2003 par l’Insee montre que la majorité des femmes c’est-à-dire 56 % et les trois-quarts des hommes c’est-à-dire 75 % sont concernés par au moins l’un des trois facteurs de risque que sont le tabac, l’alcool et le surpoids. On estime qu’aux États-Unis e la sédentarité est responsable d’environ 10 % des décès. Dans ce pays on considère qu’un dollar investi dans le sport économise trois dollars dans les dépenses de santé tant chez l’enfant que chez le sujet âgé.

 

 

L’activité physique et le système cardio-vasculaire.

Les maladies cardio-vasculaires représentent en France 32 % des décès. Les effets bénéfiques tirés de l’exercice physique régulier pourraient être équivalents à ceux du sevrage tabagique. Baulieu 1994

Chez les hypertendus la pratique d’un exercice physique régulier en régime aérobie peut diminuer la pression diastolique est systolique. Anaes 2000. Le bénéfice et maximale de dose modérée d’entraînement et non plus de la pointe la durée de l’entraînement physique exerce une action plus favorable que son intensité. Fagart 2001

Une étude a été effectuée sur 16 936 anciens élèves de l’université de Harvard entre 1962 et 1978. Le nombre de décès par étiologie cardio-vasculaire a été inversement proportionnel à la participation à un sport tel que la marche ou la montée des escaliers. Les effets de l’entraînement physique étaient plus favorables chez le sujet âgé. Paffenbarger 1986

L’avènement  de la course à pied à la fin des années 1960 a coïncidé avec une réduction de 20 % des maladies coronariennes.

L’exercice physique est aujourd’hui devenu essentiel dans la réadaptation et la prévention secondaire des maladies coronariennes. L’effet bénéfique s’explique par l’amélioration de la perfusion myocardique chez le sujet coronarien entraîné. Froehlicher 1984 Ehsani1981

Une métaanalyse  récente Extramatch (exercice training metaanalysis of trials in patients with chronic heart failure) a mis en évidence le fait que l’entraînement physique contrôlé améliorait de façon significative le délai de survie chez les patientes qui ont une insuffisance cardiaque liée à une dysfonction systolique ventriculaire gauche.

 

L’activité physique et le métabolisme.

 

Plusieurs études épidémiologiques prospectives indiquent qu’une activité physique régulière même modérée telle la marche diminue le risque de survenue de diabète de type 2 à l’âge adulte dans la population générale et chez les sujets intolérants au glucose. Tuomilheto 2001 Knowler 2002

Les activités physiques jouent un rôle thérapeutique chez les patients atteints de diabète de type 2, des recommandations ont été faites en ce sens. Gautier 1998

Le syndrome métabolique associe plusieurs anomalies.  L’insulino résistance est admise comme l’élément central. Au cours de ces dernières années la prévalence du syndrome métabolique a augmenté de façon exponentielle et il semble actuellement concerner en France  plus de 22 % des hommes et 18 % des femmes entre 35 et 65 ans. Si la diminution de l’apport alimentaire en particulier de lipides est fondamentale, l’exercice physique est le deuxième volet auquel il faut absolument s’attacher avant d’envisager un traitement médicamenteux.

Le surpoids semble toucher 40 % des Français insee 2003. L’obésité touche de 12 à 18 % des enfants de plus de six ans Lioret 2001.  Ce chiffre pourrait atteindre 25 % au cours de l’année 2020

L’exercice physique pratiqué même de manière modérée  permet de diminuer un peu une surcharge pondérale ou de stabiliser une perte de poids. Son efficacité est d’autant meilleure qu’un régime alimentaire est associé car elle permet à la fois de stabiliser le poids perdu et en même temps de limiter la perte de masse maigre. Il existe une relation nette entre l’intensité  de l’activité et la diminution de charge pondérale. Slenz 2004 jama

pour les enfants et les adolescents les directives européennes et américaines préconisent 90 minutes d’activité journalière dont 30 minutes d’intensité modérée.

 

L’activité physique et l’appareil ostéo-musculo-articulaire.

En Europe on estime que toutes les 30 secondes une personne est victime d’une fracture liée à l’ostéoporose. L’impact économique est important, en constante augmentation avec le vieillissement de la population. Le coût total est pratiquement similaire à celui imputé aux maladies cardio-vasculaires. Pour lutter efficacement contre l’ostéoporose l’activité physique doit être associée à une alimentation équilibrée en protéines et en calcium. La marche et les activités physiques de loisirs sont tout à fait indiquées. Lange 2004 Puntila 2001

La régularité de la pratique d’un exercice physique est l’élément primordial d’une prévention efficace de la chute chez le sujet âgé. Pour ce faire un aspect ludique ou un travail de groupe semble très indiqué Beauchet 2004

On estime à environ 10 millions le nombre de patients touchés par les problèmes d’arthrose. Près de la moitié présente des douleurs en rapport avec cette pathologie. L’arthrose est la troisième cause d’incapacité totale ou partielle en France, Plus de 13 millions de consultations par an, 118000 prothèses de hanche ou de genou. Avec le vieillissement de la population le coût de l’arthrose est passé de 1 milliard d’euros en 1993 à 1,6 milliards de qu’en 2003. Parmi les armes non médicamenteuses l’exercice physique longtemps combattu est aujourd’hui revenu en force. Contrairement à ce qui a été trop longtemps prôné, une activité physique régulière limite la détérioration arthrosique au niveau de la hanche et du genou. L’activité physique doit être déterminée en fonction de la localisation de l’articulation atteinte. Le vélo pratiqué régulièrement semble être particulièrement favorable pour entretenir la musculature des membres inférieurs et donc ralentir le processus arthrosique en maintenant notamment une bonne qualité musculaire.

Entre 20 et 80 ans la diminution de la masse musculaire est considérable près de 50 %. La force musculaire maximale qu’elle soit concentrique, excentrique ou isométrique diminue avec le vieillissement, 10 à 15 % par décennie, avec un mécanisme qui s’aggrave après 60 ans.Akima 2001

L’exercice physique régulier d’intensité modérée voire de force s’il est supervisé permet de limiter cette détérioration. Denis 2004 Roth 2000.

L’exercice physique semble également pouvoir limiter les effets du décalage horaire en permettant aux horloges internes de se remettre à l’heure. Conklin 2003 san francisco

 

L’activité physique, la santé mentale et l’appareil neurologique

 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, il existe des liens étroits entre  l’activité physique et le niveau de santé mentale. Elle est un élément d’épanouissement personnel.  C’est pour le plaisir que plus de 90% des Français choisissent de pratiquer un sport. Insee 2001. Plusieurs études ont été effectuées qui ont mis en évidence le bénéfice de l’activité physique. Geneste 1988 Guezennec1996 .

La pratique d’un exercice physique de type endurance semble particulièrement bien adaptée au traitement de la dépression et de l’anxiété. Dunn 2001 peut-être par le biais de la majoration des concentrations sériques de cannabinoîdes endogènes british  j sports med 2004. Elle limite le déclin des fonctions cognitives au-delà de 70 ans. Weuve 2004

La régénération nerveuse chez l’animal in vivo est 2 fois plus lente chez les animaux sédentaires. Molteni 2004

Parmi les armes non médicamenteuses du traitement de la maladie d’Alzheimer les exercices physiques quotidiens semblent permettre d’améliorer les capacités mnésiques des différents patients

 

 

D’autres bienfaits de l’activité physique sont déjà connus chez les insuffisants respiratoires atteints de bronchopneumopathie obstructive, chez les asthmatiques… L’intérêt de l’exercice est moins bien connu dans certaines formes de cancer est notamment comme cela été démontré récemment dans le cancer du sein. Bien entendu l’hygiène de vie est meilleure chez les sujets qui pratiquent de manière régulière un exercice physique.

 

Faut-il intégrer l’exercice physique de manière révolutionnaire comme en Chine ou logiquement de manière plus douce par l’éducation et la persuasion ? L’enjeu est considérable d’autant que de nouvelles pathologies se profilent et que le vieillissement de la population peut déboucher sur des problèmes économiques difficiles. C’est le rôle des médecins  et en particulier des médecins du sport d’aider la population à une prise de conscience de l’importance de l’activité physique et de lui donner au mieux les clefs de son utilisation.

 

Consciente de l’enjeu l’université Paris-VI à créé un diplôme d’université de promotion de la santé et activités physiques et sportives. Cette formation donne les clefs à la prescription d’activités physiques à titre préventif ou thérapeutique