Docteur Jacques Parier - Médecin du sport à Paris

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Parle à ma main !

Le rôle de la main est bien évidemment essentiel dans la pratique du tennis à tout niveau. Ce rôle a considérablement évolué avec l’apparition de raquettes plus légères et plus performantes. La main est devenue un outil de précision, d’orientation et de puissance. Cela entraîne un certain nombre de pathologies que le docteur Jacques Parier, notre spécialiste des questions médicales, détaille ce mois-ci.

Le carpe bossu

Il s’agit d’une déformation du milieu du dos de la main que l’on découvre parfois fortuitement. Elle peut s’avérer gênante voire pénible. Elle survient le plus souvent de manière progressive et correspond à une bosse anormale, à la jonction de deux os. Le traitement associe repos, anti-inflammatoires, ou infiltrations. Exceptionnellement la chirurgie est nécessaire.

Les fractures de fatigue

La main présente également son lot de fractures de fatigue. Elles peuvent concerner la base des métacarpiens,ces os longs de la main et principalement le 2e et le 3e. Un repos de 4 à 6 semaines avec une attelle permet la guérison. L’extrémité du radius ou du cubitus peut être touchée chez de jeunes joueurs. Cette localisation est rare. L’apophyse unciforme est une sorte de protubérance située sur un os du côté de l’auriculaire, l’os crochu. Ce sont les traumatismes engendrés par le manche de la raquette, lors de la frappe, qui participent à cette pathologie. La douleur est précise, la radio et selon les cas la résonance magnétique ou le scanner permettent le diagnostic. Le traitement est le plus souvent chirurgical avec ablation du petit fragment déplacé.

Les fractures

Elles peuvent se produire sur… un mouvement d’humeur en percutant une porte (Henri Leconte s’en souvient !). Mais pour être plus sérieux, ce sont le plus souvent les chutes qui entraînent des fractures de la main surtout si la raquette n’a pu être lâchée. Il existe aussi les « bone bruise » qui sont des contusions, des souffrances osseuses fréquemment décelées, chez les joueurs en particulier de haut niveau, du fait des nouveaux procédés d’imagerie en particulier l’IRM. Elles traduisent surtout les formidables pressions que subissent les os de la main.

Les kystes synoviaux

Ce sont des grosseurs plus ou moins volumineuses situées souvent au dos de la main. Ce sont des poches remplies de liquide synovial ce qui explique leur fermeté. Elles évoluent par poussées douloureuses. Elles traduisent une hernie développée à partir de l’enveloppe (capsule) d’une des articulations de la main. Le traitement essentiellement médical nécessite ponction et infiltration. La chirurgie parfois nécessaire expose à la récidive.

Les tendinites

Le tendon le plus souvent touché du fait du tennis moderne où le poignetjoue un rôle essentiel est sans conteste le cubital postérieur (extensor carpi ulnaris). Nous avons déjà largement décrit sa pathologie dans cette rubrique (voir Tennis Magazine n° 377).

D’autres tendons peuvent être touchés, en particulier ceux du pouce. La ténosynovite de De Quervain traduit une inflammation de la gaine commune du court extenseur et du long abducteur du pouce. Très pénible et chronique, cette tendinite nécessite infiltration, attelle de repos et 4 à 6 semaines minimum de guérison. Parfois, la chirurgie est le dernier recours.

Les ligaments

On a découvert que la pratique du tennis pouvait déboucher de manière progressive ou brutale sur une atteinte des ligaments de la main et du poignet ! Le diagnostic est affaire de spécialiste, le traitement nécessite une immobilisation prolongée, parfois une chirurgie.

Le canal carpien

C’est un problème très fréquent qui touche plus volontiers les femmes à l’approche de la cinquantaine. Il s’agit de fourmillements localisés au niveau des pouce, index, majeur avec des douleurs plus fortes au petit matin. Les infiltrations sont très efficaces mais parfois insuffisantes. La chirurgie consiste à libérer le nerf médian comprimé.

La peau

Il est aujourd’hui courant de voir des joueurs avec des pansements sur les doigts. Il s’agit le plus souvent d’une protection préventive. Les frottements incessants du manche de la raquette sur la main débouchent sur un épaississement, véritable cor, qu’il faut prévenir ou gérer par des soins locaux réguliers. Sur une peau mal préparée, c’est une ampoule qui se déclare avec bien souvent l’abandon à la clé. Certains médicaments, comme ceux pour l’acné, fragilisent la peau et il faut en tenir compte.